Protestation des vendeurs à la sauvette camerounais: l’Etat impose sa loi

Publié le par Association camerounaise de cyberpresse

La manifestation annoncée par l'association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté au Cameroun n’a pas eu lieu. L’ambiance était très tendue ce mercredi 08 avril entre les forces de l’ordre et les commerçants déguerpis du centre-ville de Yaoundé. C’est en effet ce jour qu’était annoncée la marche de dialogue social initiée par les commerçants de la ville. Une manifestation devant regrouper près de 10 000 commerçants, vendeurs à la sauvette et vendeurs de téléphones portables déguerpis du marché central et de l’avenue Kennedy à Yaoundé. Le président de l’association qui organisait le mouvement avait pourtant demandé accord et protection des pouvoirs publics. Cela n’a pas suffit apparemment. En lieu et place de cette marche de protestation, près de mille éléments des forces de l’ordre se sont déployés à travers les rues de la capitale camerounaise. L’objectif étant de disperser tout attroupement humain pouvant aboutir à une marche de protestation. Le déploiement a eu lieu de bonne heure. Le mercredi 08 avril jour de la marche, à 9h 30, au rond-point de la poste centrale, un véhicule appartenant aux forces spéciales de police est stationné avec à son bord une quinzaine de policiers armés. L’air décidé, ces forces de l’ordre sont en alertes sur tous les mouvements des passants. Près de l’immeuble Camtel en plein centre ville, un autre véhicule des forces de polices continue de déposer des policiers. Tous portent des armes. D’autres ont de matraques. Les commerçants qui ont vu arriver les forces de l’ordre plient bagages. Les nouveaux venus quadrillent le rond-point de la poste centrale, lieu choisi par la plupart des vendeurs à la sauvette. Aucun attroupement humain n’est permis. A ce moment les manifestants ont compris que la marche n’aurait pas lieu, les policiers étant là pour l’empêcher. Devant la Camtel et le long du boulevard du 20 mai, des policiers postés par petits groupes de trois ou cinq redoublent de vigilance. C’est en effet, ici le point de départ prévu pour la marche qui devait mener les manifestants jusqu’au palais de l’Unité tel que l’annonçait Moussa Yimga, le président de l'association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté au Cameroun (Anosilf). Nous attendons que les autres arrivent disent certains. Au delà de 13 h, un autre convoi de policiers vient de rejoindre leurs collègues à l’entrée des services du Premier ministre. La plupart des édifices publics sont gardés. La ville de Yaoundé était sous haute surveillance. De source policière, la patrouille aurait duré toute la nuit, le temps de prévenir d’éventuels dangers. Au journal de 20 heures du 9 avril de la crtv, il a été fait annonce du fait que les autorités auraient trouvé une solution de recasement au niveau du marché de Mvog-betsi. Cette solution ne semble pas arranger les affaires des déplacés, compte tenu de l’étroitesse du site, et sur tout de sa position défavorable pour la clientèle. Nul ne sait quelle issue pourra prendre cette nouvelle épreuve de force. Mais de nombreux observateurs reprochent une fois de plus la réactivité choisie par l’Etat au lieu de l’anticipation.

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