Samuel Eto’o: Le Cameroun ne compte pas sur le Togo

Samuel Eto'o: Le Cameroun compte sur son équipe

L'attaquant et capitaine des Lions indomptables dit avoir retenu de l’expérience d’il y a quatre ans à Yaoundé.


Etes-vous satisfait de la performance de la sélection nationale face au Togo?

Quand on gagne 3-0, il est facile de dire que tout était bien. Je tiens une fois de plus à dire grand merci au peuple camerounais; aux supporters des Lions indomptables qui se sont déplacés cet après-midi au stade omnisport Ahmadou Ahidjo. On a vu un peuple derrière son équipe. Je tiens aussi à dire grand merci à vous journalistes car vous avez tenu vos promesses. L'une d'entre elles était de mobiliser les supporters camerounais. Vous avez bien fait votre job. Nous avons bien fait le notre. Aujourd'hui, nous ne pouvons qu'être satisfaits parce que chaque compartiment a bien fonctionné et a bien fait son travail. En tant que capitaine de cette équipe, je dis aux journalistes et aux supporters bravo pour cela.


On a observé des moments de passage à vide. Qu'est-ce qui explique cela?

Un match de football a des temps forts et des temps faibles. Le plus important, c'est de savoir gérer le match. En gagnant 3-0, on se dit qu'on va conserver le ballon et parvenir au but à atteindre sans toutefois se découvrir car la différence de but risque être importante à la fin [des éliminatoires]. Donc, quand vous menez 3-0, vous calculez. Vous vous dites: il ne faut pas prendre de buts. Jusqu'à présent, nous avons +2. Le second a 00. En prenant un but face au Togo, nous aurons été à +1. Tandis qu'avec +2, il n'est pas facile de nous rattraper.


Il y a également eu une vive tension entre les joueurs des deux équipes à certains moments de la rencontre...

Lors des matches comme celui-là, les joueurs sont souvent tendus. Je ne comprends pas comment sur le penalty, ils [les joueurs togolais] ont pu juger que l'arbitre s'était trompé. Normalement, il y avait carton rouge sur cette action. S'il y a une équipe qui devrait normalement se plaindre, c'est bien celle du Cameroun. Après, il y a eu une action pas terrible d'un jeune frère sur Alexandre Song. La personne qu'il est devenu aujourd'hui ne devrait pas l'emmener à avoir ce comportement parce qu'il ne représente pas que le Togo, mais toute l'Afrique. Il y a de jeunes camerounais qui s'identifient à lui, qui le regardent.

A un moment donné, les Togolais ont tendu les nerfs et nous avons répondu. On savait que le match pouvait basculer dans ce sens-là. Il ne fallait donc pas baisser la garde à aucun moment. Mais Dieu merci, il n'y pas eu de problème majeur entre les deux acteurs et tout s'est bien terminé.


Les Togolais attribuent la victoire camerounaise au favoritisme des arbitres...

C'est dommage. Dommage parce que je ne sais pas si les arbitres marquent des buts maintenant. Nous savons tous que souvent, quand vous passez des moments difficiles (comme cela a été le cas de notre adversaire ce soir [samedi, 10 octobre 2009, Ndlr]), les nerfs cèdent facilement. Et ils ont craqué à un moment donné. Pour ma part, je pense que nous avons marqué des buts parce que nous l'avons mérité. Sur le penalty, je le redis encore: il y avait carton rouge. Mais l'arbitre a jugé que c'était le jaune. Nous ne nous sommes pas plaint. On aurait dit à l'arbitre qu'il s'est trompé. Mais cela fait partie du match. A un moment donné, il peut se tromper comme nous autres acteurs; mais il fait son match. Il faut avoir du respect pour l'arbitre. Sur le deuxième but... Sur le troisième, il n'y a rien à dire? Soyons sportifs. Reconnaissons la victoire du Cameroun.


Ils pensent, par ailleurs, que vos avenirs respectifs reposent sur le bon comportement de l'une et l'autre sélection lors de la dernière journée; à savoir une victoire. Qu'en pensez-vous?

Le Cameroun ne compte pas sur le Togo. Le Cameroun compte sur son équipe. Nous jouerons à Casablanca humblement, mais avec une seule idée : gagner notre match. Nous ne pouvons pas mettre nos espoirs entre les mains d'une autre équipe car pendant notre match, ce ne sont pas les Togolais qui viendront jouer à notre place. Ils feront le leur. Ils seront responsables de ce match-là. Et nous serions responsables du nôtre.

Comment envisagez-vous le match face au Maroc le 14 novembre prochain?
Nous avons un mois devant nous pour préparer le match face au Maroc. Nous allons d'abord rentrer en club. Le moment venu, nous vous donnerions nos impressions. Nous savons que nous jouerons un dernier match à Casablanca qui ne sera pas facile. Mais nous allons nous préparer en conséquence. Nous avons l'expérience d'il y quatre ans ici au stade Ahmadou Ahidjo. Je crois que le Maroc ne joue plus pour pratiquement grand-chose. Si le Togo perdait, il risquerait de ne pas aller en Coupe d'Afrique au cas où le Maroc venait à battre l'équipe nationale du Cameroun. Nous n'en sommes pas encore là.


Qu'en est-il de votre douleur?

J'ai très mal. J'espère que dans les prochains jours je vais retrouver toute ma santé. En voulant frapper, j'ai plutôt pris la semelle du coéquipier. Ce sont des choses qui arrivent.
mis en ligne:NGATSI NDZOZANG PATRICK