Eliminatoires Can/Coupe du monde 2010 Gare à l’euphorie !

Publié le par Association camerounaise de cyberpresse

Les Camerounais ont ceci de paradoxal que c’est quand ils sont proches du but à atteindre qu’ils se relâchent, que le front sacré se fissure, et les intrigues s’installent. On ne saurait faire comme si on ne sait pas qu’à Yaoundé, ces dernières semaines, bruissent toutes sortes de rumeurs, des conciliabules, des réunions nocturnes. Ces conspirations, manœuvres souterraines tendent à déstabiliser les Lions Indomptables et à souhaiter leur élimination de la Coupe du monde 2010. Afin que M. Paul Le Guen, qui a pris la place de M. Otto Pfister, Eto’o et ses amis, ne comptent pas une Coupe du monde de plus dans leur palmarès, et que les Camerounais restent éternellement enfoncés dans un certain passé glorieux.

Pour ma part, je refuse d’être amnésique. La situation dans laquelle se trouve l’équipe du Cameroun de football, à une journée de la fin des éliminatoires combinées Coupe d’Afrique des nations/Coupe du monde 2010, ressemble étrangement à celle d’il y a quatre ans au même stade des mêmes compétitions, du moins du point de vue mathématique. Après sa victoire héroïque d’Abidjan le 5 septembre 2005, le Cameroun avait repris la première place de son groupe à la Côte d’Ivoire qu’il devançait désormais d’un point. Restait à maintenir cette avance lors de la dernière journée des éliminatoires Can/Coupe du monde 2006 le 8 octobre, à domicile devant une équipe des Pharaons d’Egypte qui n’avait plus rien à gagner ni à perdre. Pour cela, il fallait que les Lions Indomptables gagnent, ou alors qu’ils perdent ou fassent match nul si dans le même temps la Côte d’Ivoire perd ou fait match nul au Soudan. Et puis, c’est le scénario-catastrophe qui se produisit : le Cameroun fit match nul à Yaoundé (1-1) tandis que la Côte d’Ivoire, qui n’avait plus son destin entre ses mains, l’emporta à Khartoum.

Nous nous trouvons aujourd’hui dans exactement la même configuration. Grâce à la reprise en main de sa sélection nationale intervenue au mois de juin dernier, le Cameroun a repris la tête de son groupe des éliminatoires combinées Coupe d’Afrique des nations/Coupe du monde 2010, devançant le Gabon d’un point à une journée de la fin. Pour garder ce rang et être présent l’an prochain en Afrique du sud, le Cameroun doit gagner son dernier match contre le Maroc, ou à défaut faire match nul ou perdre en espérant que le Gabon fasse autant contre le Togo. Seule différence avec la situation de 2005 : cette fois, le Cameroun joue la dernière journée à l’extérieur.

Alors, pour éviter que le traumatisme du 8 octobre 2005 ne se reproduise le 14 novembre 2009, il est impératif de rester mobilisés sur tous les fronts et de ne pas crier victoire avant que le match ne se soit joué, comme on le fit il y a quatre ans. Ne faisons plus la fête avant la fête, et restons concentrés et déterminés jusqu’à l’obtention de la qualification qui est bel et bien à la portée des Lions Indomptables, pourvu que nul ne soit distrait.

Le parcours des Lions Indomptables lors des trois derniers matches de ces qualifications à la Can et à la coupe du monde 2010 montre d’ailleurs qu’après chaque victoire, le match suivant se présentait toujours comme un nouvel obstacle plus difficile encore à franchir. Le Gabon a été battu le 5 septembre dernier à Libreville par 2 buts à 0. La facilité aurait consisté à penser que les Lions Indomptables ne feront qu’une bouchée des Panthères, quatre jours plus tard. Or, c’est par 2 buts à 1 que le Cameroun l’a emporté le 9 septembre à Yaoundé, connaissant même de réelles sueurs froides en fin de match. Le 10 octobre, toujours au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, le score final (3-0) enregistré contre le Togo peut laisser croire que la partie fut facile. Or il n’en est rien : les Lions Indomptables ont dû contenir les assauts d’Adebayor pendant les 20 premières minutes, et faire craquer le capitaine togolais en seconde période pour remporter la mise.

C’est dire que le match Maroc-Cameroun du 14 novembre prochain à Fès se présente comme un obstacle plus rude encore que les précédents. D’où l’importance de ne pas être démobilisés, déconcentrés, distraits, avant de rencontrer cet adversaire qui, de son côté, est dos au mur et voudrait absolument décrocher une qualification à la Coupe d’Afrique des nations pour tenter de consoler un public marocain courroucé par les résultats peu flatteurs de sa sélection nationale depuis la finale de la Can 2004 perdue à Radès devant la Tunisie.

Comme en 2005, le Cameroun a son destin entre les mains et pourrait être désillusionné s’il se remet à compter naïvement sur l’autre match de son groupe, Togo-Gabon qui serait du reste déjà vicié par des manœuvres souterraines déloyales de l’équipe gabonaise. Que l’équipe du Cameroun  continue sur sa lancée des trois dernières sorties officielles, sans se disperser, et le cauchemar d’il y a quatre ans sera oublié. En attendant, pas vraiment besoin de faire la fête avant la fête.

mis en ligne: NGASSIPATRICK  NZOZANG

Publié dans SPORTS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article