27 ans du renouveau: Paul Biya lance sa campagne pour 2011

Publié le par Association camerounaise de cyberpresse

                                                  

Le désir du chef de l’Etat de se rapprocher de la presse indépendante devient de plus en plus manifeste. Après l’invitation des directeurs de publication et autres médias au cabinet civil pour tenter un nouveau type de rapports avec la presse, l’homme du 06 novembre 1982 a choisi de s’exprimer, cette fois-ci, dans les colonnes de la presse écrite. Est-ce donc à la suite de nombreuses critiques formulées par l’opinion au sujet de sa préférence pour les médias occidentaux qu’il a opté pour cette innovation ? Est-ce pour parler comme l’autre, une tentative d’inflexion de la presse à capitaux privés ? Que d’interrogations demeurées sans réponses ! «  En ce 27ème anniversaire du Renouveau national, je suis très heureux de m’adresser à vous, par le biais de cette lettre, pour vous parler de l’avenir du Cameroun. Cet avenir, il est entre les mains de chacune et de chacun d’entre nous ». Le président Paul Biya, dès l’entame de son article épistolaire situe le lecteur sur la trajectoire de sa communication. Un message tourné vers l’avenir. C’est d’ailleurs ce qui nous inspire notre titre. De quoi désillusionner ces honnêtes gens qui pensent que Paul Biya a son avenir derrière lui.

Point n’est besoin aujourd’hui de se torturer les méninges à se demander si Paul Biya sera candidat ou pas ? L’homme a montré la face. Comme pour nous donner raison, l’expéditeur de la lettre, dès l’entame du second paragraphe de son texte devient plus précis, un peu comme conduisant son lecteur à une destination. Laquelle donc ? « je ne faillirai point, ainsi que j’en avais pris l’engagement, vous vous en souvenez, dès mon entrée en fonction comme Président de la République…Aujourd’hui encore, à cette occasion, je vous renouvelle mon appel à la vigilance permanente pour ne pas compromettre nos précieux acquis dans ces domaines». C’est donc quoi les acquis ? C’est à chacun de nous de lire entre les lignes. De la paix, du progrès commun, de la consolidation de l’unité et même de la moralisation des comportements, Paul Biya parle, un peu comme dans une profession de foi. Faut-il croire ou ne pas croire ? Le chef de l’Etat n’y va pas de mains mortes.

Plus loin, il invite les Camerounais à comprendre. Et les outils pour donner du contenu à ces syllogismes ne produisent qu’un air de campagne électorale. La preuve : « Il s’agit de donner à chaque Camerounais la possibilité de se nourrir, de se soigner, de se loger, d’élever ses enfants et d’assurer leur scolarité, d’aller et venir en toute saison et en toute sécurité, de bénéficier d’un emploi. C’est une grande ambition, la plus grande des ambitions qui sont les miennes et que je veux voir se transformer en réalité pour tous. » Paul Biya devient finalement plus précis. Non seulement il démontre à son destinataire qu’il a pris la mesure de la situation, mais il annonce son intention de transformer ces rêves en réalités. Vers la fin de sa lettre, le président Paul Biya , après avoir égrainé le chapelet de maux qui pour l’instant ont le dessus sur son équipe gouvernementale, aiguise sa détermination et son optimisme dans une répétition du genre «  J’irai jusqu’au bout… J’irai jusqu’au bout ».

Un peu comme pour dire à ses militants le traditionnel « je vous ai compris », le candidat naturel du Rdpc rassure les rédacteurs de motions de soutien quand il écrit : « A ce propos, je voudrais vous dire que j’entends les appels et les motions de soutien que vous ne cessez de m’adresser depuis peu. Je tiens à vous remercier sincèrement. Ils comptent parmi les meilleures marques d’encouragement qui me parviennent dans la conduite de mes responsabilités à la tête de l’Etat. » Il termine sa lettre en appelant ses troupes à la vigilance et à l’esprit des Lions Indomptables, capables de déjouer les pronostics, même les plus solidement établis quand ils sont en difficulté. Comme pour dire, les oiseaux de mauvais augure parlent ; mais nous avançons lentement vers un nouveau mandat.

Des mains plus habiles ou des cerveaux plus alertes auraient peut-être mieux compris cette communication que nous avons pris le risque de commenter.  A juste titre disait Bertrand : « voilà mon œuvre telle qu’elle a été écrite et telle qu’il faudra la lire, avant que les commentateurs ne l’obscurcissent de leurs éclaircissements ». Nous espérons n’y avoir apporté que de la lumière.

mis en ligne: NGATSI PATRICK NZOZANG

Publié dans POLITIQUE

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